Aïe Aïe, Sir !
L’opération Mangue Fraîche continue d’être un franc succès.
Dès le début de cette opération, les différentes façons dont je me sabote ont été mises en lumière très franchement. Succès total !
Après avoir arrêté de fumé nous approchons du dur : l’été va être chargé et il y a tout de même pas mal de taf en perspective.
Résumons un peu ce qui s’est passé ici depuis mon retour, il y a maintenant presque deux mois :
après une brève dépression, et les yeux ouverts par le voyage, je contemple ma vie,oscillant entre honte et colère, mais je finis par l’acceptation, et de mes choix, et de l’aide providentielle qui n’a jamais cessée d’être là. Entre temps, j’ai la bonne idée de reprendre la cigarette.
De semaine en semaine je cherche tant bien que mal à me focaliser sur mes projets entrepreneuriaux mais le solde total de mes comptes étant de moins un demi millier d’euros il est difficile d’en faire abstraction.
Après un mois à chercher à droite et à gauche, les contrats finissent par me tomber dessus. Un peu de protection rapprochée pour un état souverain à droite, un peu de sécurité en stade à gauche, quelques soixante heures dans un cinq étoiles magnifiques ici et là, et demain, finalement quelques heures de coaching pour les vaillants collaborateurs d’une entreprise du CAC 40.
D’ici que je sois payé pour tout cela, je serais déjà sur le départ pour ce que j’espère être, un de mes derniers baby-sittings.
Ce qui est sûr, c’est que je suis maintenant dans le vert, et compte bien y rester pour le restant de mes jours. Que cela plaise à Dieu.
On est toujours sur de la cacahuète mais comme dirait l’autre, « un vaut mieux que zéro ».
Et puis le fait de reconnecter à différents tissus pros, sans engagement particuliers de ma part, sinon la qualité du travail fourni, m’a permis d’avancer en restant connecté au réel, en rendant des comptes et surtout, en me faisant réaliser que le retour en arrière est impossible.
Malgré cela, je sombre dans la folie tous les jours un peu plus. Depuis mon retour, chaque semaine, ce sont des souvenirs qui me reviennent, des épiphanies qui me tombent dessus. Malheureusement pour moi, je recommence à croire en la vie. Un peu comme quand j’étais gosse. La beauté se fraye un chemin dans mon cœur. Je pensais qu’il n’y avais plus de place là dedans depuis longtemps et en fait, si. C’était enfoui. Imperceptible. Comme le pouls trop faible de quelqu’un qu’on enterre à la hâte. Et bien ce pouls revient. Je ne savais même plus que j’avais cette petite lumière en moi! Aujourd’hui, la dignité revient peu à peu. J’essaie de canaliser le tout car vivre avec de la dignité et de la beauté en cinquième république, en deux mille vingt cinq, je trouve cela challengeant. Tout peut arriver.
Reprendre ma vie à l’instant t. Ne pas faire abstraction de tous les compromis que j’ai fait sur moi pour simplement rendre la vie supportable. Les regarder. Prendre la responsabilité. Et ne pas m’y arrêter.
Action!
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