En m’efforçant du mieux que je peux pour voir le monde pour ce qu’il est, mon œil scrute l’intérieur.
Je me retrouve dans la brousse. Les herbes sont hautes, les températures extrêmes et l’humidité forte. Le vacarme des insectes est assourdissant, les constructions humaines rudimentaires, les rapports, simples. Qu’est ce que je branle ici ?
Je tenais simplement à éviter l’aiguillon de la folie. Je voulais regarder les lignes telles qu’elles apparaissent, au plus simple. Des lignes froides, claires, bien ajustées et se succédant logiquement. De belles cases, de jolis salons, de jolies rues et une logique froide rassurante, un espoir d’ordre.
Nada. Rien de tout cela. La première droite, le premier segment observé et l’illusion saute aux yeux.
Il n’y a rien dans cette ville, telle que les gens que je perçois se la vendent, rien qui ne me sois attrayant. Dans cette ville… dans cette vie. Dans leurs yeux. Rien. Rien qui ne me donne envie de creuser au plus profond de moi pour trouver à tout prix une raison supplémentaire, supérieure, de vivre. Car dans leurs yeux, dans leurs cœurs, tout ne fait qu’éteindre mon espérance.
Paradoxalement, je me retrouve là, en pleine jungle. Je tombe dans la poussière.
C’est intéressant. Au final cela me rend l’existence plus supportable. Je regarde une fenêtre d’immeuble et je me souviens des claques que je prenais il y a longtemps.
Il paraît que quand on est gosse on est pas responsable. C’est sûrement vrai.
Je rêve de pouvoir me coucher en espérant continuer à construire le lendemain. Je rêve de pouvoir bâtir quelque chose sur cette poussière. Je rêve de pouvoir accueillir ceux qui veulent détruire mon ouvrage avec un sourire plus grand que le leur.
Anecdote : un jour mon beau-père m’a déclaré que si je voulais lui rendre les coups, il faudra attendre qu’il soit en fauteuil roulant. Encore un type qui montre le chemin du doigt. Malgré le fait qu’il soit à la retraite, je le suspecte d’être peut-être pour l’euthanasie.
Tant de bonnes gens le sont. Tant de libres penseurs. Modernes.
Politiquement, le peuple n’est pas responsable, d’ailleurs. Coupable, oui. Coupable d’être bête et orgueilleux. Violent. Indifférent.
Comment peut-on considérer le français comme responsable, de toute façon ?
Comment souhaiter la paix d’un tel peuple ?
Et y en a-t-il un, de peuple, qui vaut mieux qu’un autre ?
Il y a tellement de choses congrues auxquelles se préparer.
Hâte de m’enfuir d’ici. Ça craint.
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