Journal d'un aventurier de la barque

et autres chroniques des deux cités.

Wow !

Difficilement explicable à l’européen.

C’était dingue.

Très heureux d’y être allé. Cela me donne un bel aperçu de mes failles et de mes capacités.

Je n’avais pas grand chose à prouver avec une seule semaine de véritable entrainement, si ce n’est ma volonté de combattre.

Je ne sais même pas par où commencer. Toujours me donner. Le travail d’une vie.

Nous sommes partis en, c’était sympa. Le head-coach et le coach à l’avant du Toyota, deux des petits et moi dans la benne. Parking derrière, en haut. Puis nous avons rejoins le coin des boxeurs. Impressionnant. Quasiment que des thaïs.

Je croise le seul autre blanc qui va se battre. C’est son deuxième combat.

Il me pose quelques questions. Ça fait combien de temps que je m’entraine, combien de combat, etc… Il a les yeux écarquillés et il me dit dans un respect stupéfait: « Wow, respect, grosses c*****es. »

Les types sont tressés comme des arbalètes. Ça rigole, ça s’échauffe. Des regards de tueurs, une ambiance de dingue. Depuis le coin vestiaires nous pouvons apercevoir le public qui remplit les gradins. Principalement des farangs, européens et chinois surtout.

Je vois beaucoup de types qui ont l’air d’être des habitués. Moyenne d’âge vingt ans. Il y a quelques ados aussi, et quelques anciens. Ce sont les plus impressionnants. Tatoués, fatigués, vieux. Ils reviennent de leur deuxième ou troisième taf et terminent la journée sur un combat pour coffrer encore un peu plus. Eux m’impressionnent vraiment.

Je suis complétement présent et déconnecté à la fois. Je suis prêt à mourir. Évidemment mon adversaire n’était pas sur l’affiche. Sur le listing il s’appelle « TripleSix ». Dans mon état, je pense à Vin Diesel, je ne sais pas pourquoi. Mais quand je vois une espèce de hooligan descendre des escaliers, escorté par son équipe de rats à sacoches, je sais que c’est lui et je fais le lien. TripleSix. C’est logique après tout. Les yeux blancs, la nervosité sèche dans les mouvement, le corps couverts de tatouages cabalistiques et l’attitude souriante agressive du bad boy asiatique. Un Kazuo Kiriama crédible. Ils sont évidemment tous une grande bouteille de bière à la main.

Je me souviens très bien, quand on m’a mit les gants, que c’était les gants les plus fins que je n’ai jamais porté. Deux pensées me sont venues à ce moment là, je ne sais plus dans quel ordre: « si j’arrive à distance poings, j’ai une chance » et « il faut absolument que je ne m’en prenne pas un dans la gueule ».

On a terminé de me mettre de l’huile et une coquille. Puis une prière sur moi et Mongkhon.

C’était intense. Nous sommes restés dans le respect mais j’étais essoufflé, faible, dès le deuxième round.

La communication a été la clé.

Mes pieds et tibias ont pris un peu. Mes côtes droites plus que je ne le pensais.

Le sont des impacts étaient impressionnants.

Duarte et Marina étaient là. Mes portugais. Kévin, l’Irlandais était là aussi. Tout trois sont super impressionnés et excités et me félicitent et me crient dessus de joie et d’émotions. Kévin a les mêmes yeux écarquillés que le boxeur français de tout à l’heure.

Je suis encore sous le choc d’avoir frôlé la mort. Ce bad boy de spectacle qui m’a fait tourné dans le ring en essayant de m’enlever quelques côtes auraient facilement pu me tuer je crois. Malgré son image, c’est un technicien hors du commun. Pour le grain qu’il semble avoir par contre, c’est bien réel.

Puis j’ai reçu une enveloppe, avec mon nom en thaï dessus. 3000 bahts, 500 pour le club le reste pour moi

Sensation incroyable.

Retour en pick-up, sous les étoiles et dans la nuit.

Inexplicable

Merci Seigneur, d’être encore en vie et en bonne santé

Je file me préparer j’ai entrainement dans deux heures.

Il me reste un peu plus d’un mois ici. Et si je me prenais au sérieux ? Que ferais-je donc pour m’améliorer vraiment ?

Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *