Cet aprem, petite séance de récupération dans la piscine. Après tout, j’ai pris ce logement en particulier pour cela.
Rien de tel qu’un retour dans l’élément aquatique pour se re poser.
Hier, je suis retourné au stadium où j’ai combattu, en qualité de spectateurs cette fois.
Nous n’avons regarder que les combats entre thaïs. Quelques uns des petits sont montés sur le ring.
Cela fait du bien, d’être plongé dans le quotidien du Nak Muay.
Cela permet de prendre une mesure plus juste de leurs sacrifices, de leur vie, dure, sans concession. Et en même temps très relax, très vraie.
Comment peut-on espérer sinon, ne serait-ce qu’entrevoir ce que requiert une vie dédiée au combat?
Dès le plus jeune âge, être recruté, vendu, acheté. Puis dédier chacune de ses journées à l’entraînement. Environ sept à huit heures par jour. Et combattre. Tous les mois, deux fois par mois, toutes les semaines ou même encore plusieurs fois par semaines pour certains. Comment peut-on imaginer comprendre?
« Ce que l’esprit sait n’est qu’une rumeur, jusqu’à ce que le corps comprenne. »
Je suis impressionné par les farangs, avides de spectacle.
Entre deux bières, un joint et peut-être quelques prostituées, ils viennent voir les matches. Ils ne saisissent pas tout mais ils adorent. Ce spectacle est conçu pour nous. Et la plupart en sont friands à l’excès. Sans comprendre tenants ou aboutissants, ils lâchent leurs bahts pour un frisson de violence.
Pour certains, cette violence n’est qu’un pâle reflet de celle qu’ils entretiennent en occident, par leur indifférence à la réalité de la vie. C’est la révélation à l’étranger, d’un monde sur lequel ils ferment les yeux chez eux.
Pour d’autres, c’est la réalité de leur vie, exprimée différemment.
Chez les thaïs comme chez les farangs, deux catégories de personnes: ceux qui respectent et les autres. Chacun y trouve son compte, comme partout ailleurs. Le décalage occident/Thaïlande ne fait que mettre en exergue les différents comportements. Ça se voit sur le ring, autour du ring, mais aussi au quotidien.
Ce pays est une mine d’or pour l’européen qui souhaite apprendre les lois de la négociation, de l’offre et de la demande, de l’humanité et du cynisme le plus total. Et pour ceux qui veulent apprendre à vivre.
Je prie beaucoup. Je n’ai pas l’impression d’être là pour moi mais pour apprendre. Et ce que j’apprends de la boxe thaïlandaise, c’est que c’est de la souffrance.
Et j’ai encore beaucoup à apprendre.
Plus que quatre semaines.
Prier. Venir. Travailler. No extra. Ne pas attendre quoi que ce soit de spécial.
Pouvoir mettre un beau kick. Juste ça.
Peut-être un bel enchaînement.
Nous verrons.
Laisser un commentaire